Le phare de Burntcoat Head.

Le premier phare de Burntcoat Head fut construit en 1857, puis démantelé dès 1913 après que l'érosion l'ait complètement séparé du continent. La même année, un second phare fut érigé en partie avec les matériaux récupérés du premier, mais en 1972 ce dernier est démoli à son tour après que l'érosion ait emporté une bonne partie du terrain sur lequel il s'élevait.

Le phare d'aujourd'hui, qui sert de centre d'interprétation des marées et de l'histoire de la région, est une réplique datant de 1995, construite selon les plans du phare de 1913. Combien de temps avant que la dizaine de mètres qui le sépare encore de la falaise ne soit avalée par les flots?

Marée basse à Burntcoat Head.

Burntcoat Head donne sur le bassin des Mines (ou bassin Minas, un bras de l'immense baie de Fundy), qui est long d'environ 80 kilomètres et fait jusqu'à 30 kilomètres dans sa partie la plus large. C'est ici que les plus hautes marées du monde ont été mesurées, avec une amplitude de 16 mètres!

À la marée haute, les vagues viennent gruger le sol sous les racines des arbres, tandis que la marée basse dévoile un fond marin par-ci rocheux, par-là boueux, bordé de hautes falaises de terre rouge. La forte érosion côtière explique la couleur rougeâtre des eaux du bassin, dans lequel se déversent aussi nombre de rivières dont les flux s'inversent deux fois par jour avec la marée montante.

Au parc de Burntcoat Head, un escalier en partie sculpté dans la roche permet d'atteindre, à marée basse, le fond de l'océan. Bien sûr, le paysage y est complètement différent à la marée haute!

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.