Un immeuble de copropriétés de luxe en construction s'élève en bordure du parc Griffintown St. Ann, site d'une ancienne église, où quelques bancs placés entre les restes des fondations rappellent l'intérieur de l'édifice qui fut autrefois au cœur d'un quartier d'ouvriers irlandais.

Le quartier Griffintown, qui s'était rapidement dégradé et dépeuplé à partir des années 1960 après que la ville de Montréal eût décidé de le raser pour créer une zone industrielle, est aujourd'hui un vaste chantier. Plus de 7 000 unités en copropriété sont en construction, et beaucoup d'autres sont déjà projetées. Les promoteurs prêchent la revitalisation du quartier, le plus souvent en rasant l'actuel mélange hétéroclite d'édifices industriels, d'entrepôts et de petits immeubles résidentiels.

L'église Notre-Dame-de-la-Paix et son presbytère, construits en 1950, sont rasés en vue de la construction d'un immeuble qui abritera un centre pour personnes âgées et un centre de la petite enfance (CPE). Quelques pierres de l'ancien bâtiment seront incorporées à la façade du nouvel édifice.

Tricot autour d'un pilier de l'échangeur Turcot.

Rue de Roberval.

La reconstruction de l'échangeur Turcot amènera bientôt la démolition de ce tronçon d'autoroute surélevée, où une palissade temporaire a été érigée.

Rue de Roberval.

Quatre années plus tard. La borne d'incendie est toujours là, mais la structure surélevée a disparu. Les travaux pharaonesques se poursuivent et des conteneurs ont été empilés pour séparer du chantier les résidences voisines.

Même endroit, sept autres mois plus tard. La borne d'incendie d'origine n'a pas résisté.

Travaux complétés.

Réfection d'une façade.

Emballage.

L'un des derniers segments de l'ancien échangeur Turcot.

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.