Je préfère la ruelle à la rue. Même si elle tend à dissimuler derrière clôtures, hangars et garages, la ruelle révèle un vrai visage de l'habitation plutôt qu'une façade. Elle est plus informelle et personnelle. Elle atteste plus qu'elle n'affirme.
On y tolère le passage du temps, les végétaux envahissants, les altérations bancales. On y cultive souvent l'oubli ou la négligence, quitte à raser les structures sans cérémonial quand elles ne tiennent plus, pour faire place à des affaires bien droites et sans histoire. Mais autrement les vocations des espaces et des structures évoluent tranquillement, au fil du temps et des propriétaires. Ici, un garage n'a pas vu une voiture depuis des lustres. La ruelle est d'abord utilitaire mais il arrive qu'on la transforme pour la rendre ludique ou conviviale. Là, le bandeau de béton est devenu un espace d'interaction entre voisins.
Ceci est une exploration visuelle des ruelles de mon quartier. La plupart du temps, j'examine frontalement une structure qui dissimule un espace, à la recherche de ce qu'elle révèle malgré tout. J'inclus aussi une partie de son environnement, ce qui permet de la mettre en relation avec le reste de la propriété.