Campement de kayakistes sur la rivière Rouge.

Photo : David Lesieur

Ce matin du 10 août, c'est un peu différent de notre dernière randonnée. Au lieu de partir directement de la maison à vélo, nous décidons de sortir de la ville en voiture. Comme nous avons pratiquement 2 heures de route à faire, je me réjouis d'avoir quand même le temps de boire un grand café, histoire de me réveiller un peu. Les aurores et moi n'avons jamais fait bon ménage. Notre destination: Rivière-Rouge, dans les Hautes-Laurentides. Destination pratique, puisque nous sommes attendus à St-Donat ce soir pour une bonne bouffe chez mes parents. Une pierre, deux coups comme dirait l'autre.

Nous stationnons la voiture juste à côté de la piste du P'tit train du Nord, plus précisément à la gare de Rivière-Rouge. David, comme à l'habitude s'est occupé de l'itinéraire. Il nous a planifié une randonnée de 47.4 km passant essentiellement par La Macaza et faisant le tour du lac Chaud. Il fait gris toute la matinée et c'est assez frisquet. Nous sommes tout de même étonnés, la météo prévoyait du soleil mur à mur. On enfile un chandail avec des manches et c'est un départ.

Groupe de kayakistes descendant la rivière Rouge.

Photo : Isabelle Gélinas

Première constatation, la rivière est vraiment rouge, ou du moins rougeâtre. J'ai quand même été surprise. Cette couleur proviendrait soit de l'oxydation du fer présent dans le bouclier canadien, ou d'un gisement de craie rouge situé au Lac-Nominingue. On ne semble pas fixé sur la question. La descente de rivière, que ce soit en kayak ou en rafting y est très populaire les mois d'été.

Photo : David Lesieur

Isa et la rivière Rouge.

Photo : David Lesieur

David devant le pont couvert de La Macaza.

Photo : Isabelle Gélinas

Nous poursuivons notre route vers La Macaza et nous nous y arrêtons pour dîner. Le soleil s'est pointé le bout du nez. Il fait bon et j'ai préparé beaucoup trop de nourriture, comme à l'habitude!

Le repos du cycliste.

Photo : Isabelle Gélinas

Lorsqu'on entame une randonnée à vélo, on ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez. Si la chaussée est praticable ou non, en construction ou pas. Ici c'est tout de même assez facile à prévoir. Au Viêtnam, ce sera sans doute une autre histoire. L'aventure sera totale! Je m'en remets à mon chum qui a le talent inné de toujours savoir où il se trouve, peu importe s'il est en terrain connu ou non… J'me dit qu'il s'est fait greffer une boussole interne à la naissance!

Urubu en vol.

Photo : Isabelle Gélinas

Vous voyez cet oiseau de proie volant très haut? C'est le maigre magot photographique que j'ai pu saisir de cette petite aventure que voici : nous roulions tranquillement le long  du chemin du Rang-Double lorsque qu'à 1 ou 2 mètres de nous s'envole bruyamment un grand oiseau. Et moi de m'écrier innocemment : « une perdrix! ». Bon, ma connaissance des oiseaux de proie est assez limitée, mais c'était plus un réflexe qu'autre chose! Je me suis vite rendue compte que je me trompais. De l'autre côté de la route, perchés dans de grands pins, 5 ou 6 autres urubus nous dévisageaient. Saisis, nous nous sommes arrêtés immédiatement pour tenter de croquer des clichés de cette scène inattendue. Erreur. Nous les avons fait fuir. Nous aurions plutôt dû nous arrêter plus loin et doucement revenir à pied. On aurait dit que ces charognards allaient nous faire entendre un grand rire sinistre, comme dans les dessins animés des années 80. Pas rassurant quand on sait (après coup) que ces oiseaux peuvent atteindre une envergure de 1,80 mètre, se nourrissant essentiellement de carcasses de petits et de plus grands mammifères. Un chevreuil gisant sur le bord de la route en témoignait tristement, nous laissant une puante odeur de mort dans les narines.

Sur le quai du lac Chaud.

Photo : Isabelle Gélinas

Le tour du Lac Chaud nous a fait monter et descendre plusieurs côtes. Un quai public nous a permis d'admirer la vue. Pour le reste, des chalets, des chalets et des chalets!

Sur le quai du lac Chaud.

Photo : David Lesieur

Ameublement de chalet à l'abandon.

Photo : David Lesieur

Chalet abandonné.

Photo : David Lesieur

Le chemin des Côtes! Plus de peur que de mal, finalement.

Photo : David Lesieur

Une fois le tour du lac complété, nous retournons vers le chemin du Rang-Double, espérant revoir les urubus et, cette fois-ci, avoir davantage de succès à les photographier. Notre plan a échoué. Ils étaient absents. Je suis alors mon guide qui m'indique un autre chemin que celui de l'itinéraire prévu. Nous nous retrouvons alors sur le chemin des Côtes, tout en gravier et en côtes! En fin de compte pas trop long et pas aussi accidenté que le nom laissait croire. Avec des roues d'un diamètre de 20 pouces, nos vélos pliants sont moins stables lors de descentes dans le gravier, ce qui m'a donné quelques petites frousses.

Avoir vu cette pancarte avant de passer devant chez Mononc' Denis, nous nous serions arrêtés!

Photo : Isabelle Gélinas

Nous terminons la randonnée là où nous l'avions débutée. C'est quand même très pratique de simplement plier les vélos pour les mettre dans la voiture. J'ai bien hâte de voir comment ira la gestion des vélos une fois au Viêtnam. Moins d'un mois maintenant. Les préparatifs vont bon train!

Distance parcourue : 53 km (à cause du détour par le chemin des Côtes!) Référence : Vélo Hautes-Laurentides - Circuit La Vallée de la Rouge

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.