Ce matin du 10 août, c'est un peu différent de notre dernière randonnée. Au lieu de partir directement de la maison à vélo, nous décidons de sortir de la ville en voiture. Comme nous avons pratiquement 2 heures de route à faire, je me réjouis d'avoir quand même le temps de boire un grand café, histoire de me réveiller un peu. Les aurores et moi n'avons jamais fait bon ménage. Notre destination: Rivière-Rouge, dans les Hautes-Laurentides. Destination pratique, puisque nous sommes attendus à St-Donat ce soir pour une bonne bouffe chez mes parents. Une pierre, deux coups comme dirait l'autre.
Nous stationnons la voiture juste à côté de la piste du P'tit train du Nord, plus précisément à la gare de Rivière-Rouge. David, comme à l'habitude s'est occupé de l'itinéraire. Il nous a planifié une randonnée de 47.4 km passant essentiellement par La Macaza et faisant le tour du lac Chaud. Il fait gris toute la matinée et c'est assez frisquet. Nous sommes tout de même étonnés, la météo prévoyait du soleil mur à mur. On enfile un chandail avec des manches et c'est un départ.
Première constatation, la rivière est vraiment rouge, ou du moins rougeâtre. J'ai quand même été surprise. Cette couleur proviendrait soit de l'oxydation du fer présent dans le bouclier canadien, ou d'un gisement de craie rouge situé au Lac-Nominingue. On ne semble pas fixé sur la question. La descente de rivière, que ce soit en kayak ou en rafting y est très populaire les mois d'été.
Nous poursuivons notre route vers La Macaza et nous nous y arrêtons pour dîner. Le soleil s'est pointé le bout du nez. Il fait bon et j'ai préparé beaucoup trop de nourriture, comme à l'habitude!
Lorsqu'on entame une randonnée à vélo, on ne sait jamais ce qui nous pend au bout du nez. Si la chaussée est praticable ou non, en construction ou pas. Ici c'est tout de même assez facile à prévoir. Au Viêtnam, ce sera sans doute une autre histoire. L'aventure sera totale! Je m'en remets à mon chum qui a le talent inné de toujours savoir où il se trouve, peu importe s'il est en terrain connu ou non… J'me dit qu'il s'est fait greffer une boussole interne à la naissance!
Vous voyez cet oiseau de proie volant très haut? C'est le maigre magot photographique que j'ai pu saisir de cette petite aventure que voici : nous roulions tranquillement le long du chemin du Rang-Double lorsque qu'à 1 ou 2 mètres de nous s'envole bruyamment un grand oiseau. Et moi de m'écrier innocemment : « une perdrix! ». Bon, ma connaissance des oiseaux de proie est assez limitée, mais c'était plus un réflexe qu'autre chose! Je me suis vite rendue compte que je me trompais. De l'autre côté de la route, perchés dans de grands pins, 5 ou 6 autres urubus nous dévisageaient. Saisis, nous nous sommes arrêtés immédiatement pour tenter de croquer des clichés de cette scène inattendue. Erreur. Nous les avons fait fuir. Nous aurions plutôt dû nous arrêter plus loin et doucement revenir à pied. On aurait dit que ces charognards allaient nous faire entendre un grand rire sinistre, comme dans les dessins animés des années 80. Pas rassurant quand on sait (après coup) que ces oiseaux peuvent atteindre une envergure de 1,80 mètre, se nourrissant essentiellement de carcasses de petits et de plus grands mammifères. Un chevreuil gisant sur le bord de la route en témoignait tristement, nous laissant une puante odeur de mort dans les narines.
Le tour du Lac Chaud nous a fait monter et descendre plusieurs côtes. Un quai public nous a permis d'admirer la vue. Pour le reste, des chalets, des chalets et des chalets!
Une fois le tour du lac complété, nous retournons vers le chemin du Rang-Double, espérant revoir les urubus et, cette fois-ci, avoir davantage de succès à les photographier. Notre plan a échoué. Ils étaient absents. Je suis alors mon guide qui m'indique un autre chemin que celui de l'itinéraire prévu. Nous nous retrouvons alors sur le chemin des Côtes, tout en gravier et en côtes! En fin de compte pas trop long et pas aussi accidenté que le nom laissait croire. Avec des roues d'un diamètre de 20 pouces, nos vélos pliants sont moins stables lors de descentes dans le gravier, ce qui m'a donné quelques petites frousses.
Nous terminons la randonnée là où nous l'avions débutée. C'est quand même très pratique de simplement plier les vélos pour les mettre dans la voiture. J'ai bien hâte de voir comment ira la gestion des vélos une fois au Viêtnam. Moins d'un mois maintenant. Les préparatifs vont bon train!
Distance parcourue : 53 km (à cause du détour par le chemin des Côtes!) Référence : Vélo Hautes-Laurentides - Circuit La Vallée de la Rouge