Interstate 15.

Overton.

Valley of Fire State Park.

Les allumettes — et le lézard — étaient là. Un insouciant semblait avoir jeté des boites entières d'allumettes dans les environs. Quant aux lézards, ils n'étaient pas difficiles à trouver, tant ils étaient nombreux.

Celui-ci, j'ai pu l'observer attraper et bouffer trois mouches. En trois tentatives, il a "fait mouche" trois fois! Vraiment rapide ce petit reptile!

Valley of Fire State Park.

À 45° C, j'ai pu comprendre que le nom de Valley of Fire ne faisait pas référence qu'aux couleurs!

Un autre petit 5$ pour entrer dans un parc. Tous ces parcs m'auront finalement coûté une petite fortune. Ce parc était chouette mais, curieusement, les endroits que j'ai le plus appréciés durant mon voyage ne m'ont pas toujours coûté quelque chose.

New York New York Casino, Las Vegas.

Les gigantesques casinos sur The $trip sont étourdissants. Difficile de ne pas s'y perdre, surtout au New York New York, où on vient à ne plus trouver la sortie… On y retrouve quelques détails intéressants, comme le fait qu'ils aient même été jusqu'à reproduire les bouches d'égoûts fumeuses de Manhattan!

À Vegas, tout est tellement gros que même la toute nouvelle réplique de la tour Eiffel — 50% de la grandeur réelle — paraît insignifiante.

En seulement quelques mois, ils sont capables de construire des casino-hôtels plus monstrueux que somptueux, capables d'accueillir plusieurs milliers de visiteurs. Quand on cogne sur les murs de ces bâtiments, ça sonne cheap: plastique et creux, comme un décor de parc d'amusement. Seul le Bellagio — plus classique, mais aussi démesuré que les autres — semble construit de vrais matériaux.

Malgré les innombrables moyens déployés pour extorquer l'argent des visiteurs, je n'ai pas glissé un seul cent dans leurs machines à sous, mais je dois avouer avoir cédé pour une crème glacée…

J'ai dormi dans un motel bon marché, fréquenté en grande partie par des camionneurs. Dans le casino pourtant minable et sans attrait de ce motel, je pouvais dénombrer plusieurs dizaines de joueurs. De toute évidence, ceux-ci n'étaient pas là pour le spectacle ou l'émerveillement, mais pour tenter leur chance. Des accrocs.

Dans un fast-food quelconque, un peu à l'écart de la grande artère et de son flot continu de touristes insouciants, j'ai vu des gens paumés et seuls, attablés sans aucun plat devant eux, les yeux fixant le vide, comme s'ils réalisaient que leur vie était foutue. À l'une des tables, une femme essayait vainement de consoler son homme désespéré. À quelque part sous son feu d'artifice permanent, la ville ayant la plus forte croissance aux États-Unis m'a semblé profondément triste.

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.