Le sentier débute parmi les bouleaux et les peupliers faux-trembles.

Dans le Parc national des Grands-Jardins, le regard porte irrésistiblement sur les nombreuses collines. Vêtus de leur frêle végétation nordique, les sommets promettent d'innombrables panoramas ouverts sur toutes les directions. Immanquablement, le visiteur s'investit alors de la mission de les gravir !

Dans ce contexte, il est facile de négliger Le Gros Pin, un court sentier en forêt au pied des monts, à peu près sans dénivelé, qui ne promet absolument aucun belvédère spectaculaire ! Me désintéresser de ce sentier, c'est en tout cas ce que j'ai fait toutes les fois où j'ai visité le parc… Jusqu'à cette fois-ci, lors d'un trajet en voiture vers Saguenay par la route 381. Faute de temps pour une randonnée plus ambitieuse, la boucle facile de 2,1 km semblait parfaite pour se délier un peu les jambes à mi-chemin entre Québec et Saguenay.

Plus que le bête délassement anticipé, le parcours s'est finalement révélé comme un délicieux bain de forêt.

Plus loin, le sentier est bordé de résineux.

Un joli spécimen de pulmonaire, lobaria pulmonaria, une espèce de lichen qui pousse sur certains arbres.

L'usnée barbue, usnea, un autre type de lichen qui pousse sur les conifères.

La base du pin ayant inspiré le nom du sentier. Ce pin est certes gros mais, si l'on fait exception d'une poignée d'autres pins voisins, il est également beaucoup plus grand que les arbres des alentours.

Champignons.

Arbre abattu par un castor.

Un étang causé par un barrage de castors permet finalement un panorama inespéré !

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.