Cette série d'images n'est pas un portrait d'Halifax. Même si elle a connu quelques épisodes sombres dans son histoire, Halifax n'est, en réalité, ni plus sinistre, ni plus ténébreuse que n'importe quelle autre ville canadienne. Au contraire, les Haligoniens (les habitants d'Halifax) sont des plus accueillants. Tout au plus compte-t-elle, en raison de sa position stratégique sur la côte Atlantique, un plus grand nombre de lugubres vestiges militaires.
J'ai séjourné à Halifax en avril, possiblement le mois le plus long pour les Haligoniens, une sorte de prolongation de l'hiver. Il grisaille, il fait froid, les parcs sont boueux, les arbres dénudés sont encore en dormance, les oiseaux migrateurs sont encore dans le sud. Le printemps approche, mais il se laisse désirer dans un lent supplice sadique. Comme s'il fallait en ajouter, les incertitudes entourant la pandémie de COVID-19 enveloppent le quotidien d'une atmosphère inquiétante.
C'est dans ces conditions que j'ai simplement déambulé et laissé mon regard s'arrêter là où il le voulait bien, sans spécialement chercher à capter les lieux emblématiques ou à représenter fidèlement la ville. Le résultat est peut-être plus mon portrait affectif d'alors que celui d'une ville.