Après une semaine dans les grands espaces du Labrador, voilà que notre groupe de quatre aventuriers est immobilisé, faute de places disponibles sur le traversier de 10h45 faisant la liaison entre Blanc-Sablon, Québec et St. Barbe, Terre-Neuve. Les voyageurs sont fort nombreux pour le long week-end qui s'amorce et les travailleurs locaux ont priorité sur les touristes. Certains touristes qui attendaient dès 4h30 n'ont pas pu obtenir de billets pour la traversée de 6h et passent donc devant nous. En recevant finalement nos billets pour le bateau de 15h45, nous nous consolons tout de même à l'idée d'avoir continué à dormir comme des marmottes pendant que d'autres s'étaient levés avant le soleil pour une bête attente de plus de six heures.
Ainsi, c'est seulement à 18h15 que nous débarquons enfin à St. Barbe. Avec une courte semaine devant nous pour explorer l'immense île de Terre-Neuve, voilà qui n'allait pas régler notre manque de temps! Dans le but de profiter du parc national du Gros-Morne aussi longtemps que possible, nous prenons la décision déchirante de descendre directement la route 430 jusqu'au Gros-Morne, presque sans nous arrêter.
Après la longue route et une nuit réparatrice au camping de Green Point, notre base pour les prochains jours, nous nous lançons sur le sentier James Callaghan. Après environ une heure de marche très facile, la vue des flancs du Gros-Morne commence à nous donner une bonne idée de l'allure que prendra l'ascension : abrupte et rocailleuse!
Le guide officiel du parc national du Gros-Morne indique que les roches de la région représentent «l’une des meilleures illustrations au monde de la tectonique des plaques». Il y a quelques centaines de millions d'années, ces roches étaient enfouies sous la mer, puis elles ont été poussées vers la surface par la collision des continents. Plus récemment, l'action des glaciers a sculpté l’endroit et mis à nu les roches que nous pouvons aujourd'hui observer.