J'habite Montréal, une ville que j'adore, mais le territoire pour lequel je ressens le plus fort attachement, celui de mes racines, de la famille, de mes souvenirs d'enfance, celui où j'ai développé l'amour de la nature, celui qui revient constamment dans mes rêves et où je retourne inlassablement pour m'éveiller les sens et l'esprit, est un petit coin du Québec situé aux limites des régions de la Capitale-Nationale et de la Mauricie. Or ce lieu essentiel à mon équilibre est aujourd'hui menacé par le titanesque Projet Mauricie, annoncé en novembre 2023, une affaire de 4 milliards de dollars portant sur un territoire 1 300 km2 et comprenant des parcs éolien et solaire destinés à alimenter une usine de production d'hydrogène « vert », le tout mené par des intérêts privés et étrangers.
Nul besoin de fouiller longtemps pour comprendre que les éoliennes ne sont pas sans impact sur le bien-être physique, mental et social des humains vivant à proximité, sans parler de la dégradation des écosystèmes, des impacts sur la faune, de la perte de précieux territoires agricoles, de la destruction du paysage. Sur tous ces enjeux, la recherche scientifique est lacunaire. Il semble pour le moins précipité de lancer un aussi gros projet avec si peu de données probantes et de connaissances.
Par-dessus tout, la production d'hydrogène implique un colossal gaspillage d'énergie. Le projet s'est même fait accorder un énorme bloc de 150 mégawatts d'électricité publique qui, plutôt que d'aider à décarboner l'économie tel que ses promoteurs le prétendent, détournerait une précieuse énergie qui autrement pourrait être employée pour des solutions bien plus efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le projet mènerait aussi à la dilapidation de fonds publics, sous la forme de multiples subventions, d'un tarif d'électricité à rabais, et même de rachats d'électricité chèrement payée par Hydro-Québec en période de pointe. Ultimement, tous ces fonds publics sans lesquels le projet ne saurait probablement pas être économiquement viable serviront à exporter du profit à l'extérieur du Canada. Contrairement aux prétentions du promoteur et du gouvernement, une telle entreprise de gaspillage de nos ressources collectives ne peut, en réalité, que nuire aux engagements du Québec pour le climat.
Tous ces éléments s'intellectualisent. Mais je voulais tout de même vérifier personnellement une chose : en pratique, un parc éolien, est-ce que c'est si pire que ça? Est-ce que ça vient directement me chercher sur les plans sensoriels et émotionnels? Le mieux que je pouvais faire pour tenter de répondre à ces questions, c'était de me rendre dans un parc éolien. J'ai profité d'un séjour dans la région du Bas-Saint-Laurent pour faire un court détour par Saint-Honoré-de-Témiscouata, où se trouve le Parc éolien de Témiscouata, opéré par la firme Boralex. J'ignore si cet établissement est représentatif de tous les parcs éoliens, s'il est le meilleur ou le pire du genre. Je l'ai simplement choisi de façon fortuite, parce que j'étais dans le coin et qu'il était très accessible.
Cette visite a conduit à une série d'images différente de ce que je publie habituellement sur ce site. Elle se veut plus strictement documentaire, et c'est donc sans gêne que je présenterai plusieurs photos qui se ressemblent et qui pourraient paraître redondantes. Elles montrent pourtant des sujets différents ou des angles différents. Toutes les éoliennes du site sont identiques et il me semble que la répétition des images illustre l'empreinte qui est invariablement reproduite à chaque éolienne. Des empreintes qui s'additionnent et contribuent finalement à dégrader un territoire plus vaste.
Le texte aussi sera un peu différent de mes habitudes. Cette fois, je ne me gênerai pas pour communiquer beaucoup mes impressions, car oui, c'est venu me chercher.
Le parc éolien de Témiscouata est situé dans un territoire assez différent de celui visé par le Projet Mauricie. La topographie est plus montagneuse et les éoliennes sont implantées essentiellement sur les crêtes. La zone d'implantation est très restreinte, environ 15 km2, entièrement sur des terres publiques. L'environnement est forestier et non agricole.
Peu d'humains habitent aux alentours. L'habitation la plus proche d'une éolienne que j'ai pu repérer se trouve à près de 1 km, tandis que les rares autres maisons (j'en trouve environ 25), sont à plus de 1,4 km.
L'accès au parc éolien est public. En 2011, l'étude d'impact environnemental du projet présentait comme un atout la disponibilité du site « pour d'autres usages, tels que la foresterie, le tourisme, l’agriculture et les activités récréatives comme la chasse et la pêche et les différentes formes de randonnées. »
Bien sûr, ces études financées par les promoteurs cherchent toujours à présenter le projet sous un angle favorable. Je n'en sais rien, je débarque comme ça à quelque part où je n'avais jamais mis les pieds avant, mais il est difficile de croire le terrain bien intéressant pour la chasse (les animaux ne sont-ils pas repoussés par le bruit des éoliennes et l'habitat dégradé?), la pêche (on n'y trouve aucun lac, tout au plus une poignée de ruisseaux et quelques milieux humides), l'agriculture (il n'y a ni signe d'une telle activité, ni apparence d'un potentiel), ou la randonnée (les randonneurs ne sont-ils pas repoussés par le bruit et l'environnement dégradé?). Mais je ne doute pas que certains s'y baladent à l'occasion en VTT. Pour la foresterie, il faudra attendre au moins une décennie ou deux, car la forêt semble jeune et a dû avoir été exploitée quelques années avant la construction du parc éolien. Pour le tourisme, je dois admettre que c'est au moins partiellement réussi : je suis la preuve qu'au moins un touriste s'est rendu sur place spécialement pour voir les installations!
Au pied des collines se trouve une ligne de transport d'électricité connectée au poste de raccordement du parc éolien.
Qui dit production d'électricité dit aussi transformateurs et poste de raccordement.
C'est, je le suppose, par cette ligne que l'énergie est transférée au réseau d'Hydro-Québec.
Un réseau collecteur souterrain relie les éoliennes entre elles. Ainsi, des équipements électriques paraissent surgir du sol à quelques endroits.
Au centre du parc éolien, ce terrain d'une superficie équivalente à près de quatre terrains de football et où ne se trouve aucune éolienne laisse perplexe. Selon l'étude d'impact environnemental de 2011 : « Des mesures seront prises pour restaurer les terrains perturbés suite aux travaux de construction de manière à retrouver le plus rapidement possible les conditions d’origine de ces terrains. »
Presque 10 ans après la mise en service, il y a des repousses chétives sur une partie du terrain (au fond en face, et à droite du chemin sur la photo), mais de toute évidence ça ne commencera à ressembler à un espace naturel que plusieurs décennies après la fin de vie utile des installations actuelles (les contrats d'exploitation, d'une durée de 20 ans, courent jusqu'en 2034 et 2035).
Les chemins d'accès, c'est du lourd. Partout, l'emprise fait une largeur minimale de 20 mètres (65 pieds). Le transport des pales, qui ont une longueur équivalente à environ trois remorques de camion, impose un rayon très large pour les courbes et un relief aplani. L'ouvrage est de très grande qualité, ultra-compacté et la surface est lisse. Ce n'est pas votre petit chemin forestier habituel. Ces chemins ont l'air faits pour durer 100 ans!
Je me ravise. Les conducteurs de VTT s'y font probablement rares. Ça manque de défis et de trous de bouette.
D'après mes observations, les éoliennes sont toutes sises sur des aires déboisées et nivelées dont la dimension tourne autour de 70 × 45 mètres, soit 3 150 m2 (230 × 148 pieds, près de 34 000 pi2). L'étude d'impact environnemental de 2011 suggérait pourtant des aires trois fois plus petites : « À la suite de l’érection de l’éolienne, l’aire de travail sera redimensionnée pour atteindre une superficie d’environ 1 000 m2 (0,1 ha). Les superficies non requises seront remises en état par des travaux de végétalisation (…) »
L'éolienne, son aire de travail, son chemin d'accès, et l'environnement dégradé autour. Tout cela occupe pas mal d'espace.
Voici quelques paramètres techniques tirés du site web de Boralex, l'exploitant du Parc éolien de Témiscouata (sauf ceux marqués d'un astérisque, que j'ai extrapolés des données connues ou tirés d'autres sources) :
- Nombre d'éoliennes : 32
- Turbines : Enercon E-92
- Puissance par turbine* : 2,35 mégawatts
- Puissance totale : 75,2 mégawatts
- Nombre de pales* : 3
- Longueur des pales : 43,8 mètres
- Diamètre du rotor: 92 mètres
- Hauteur de la nacelle : 85 mètres
- Hauteur totale maximale* : 131 mètres
- Poids par éolienne : 230 tonnes
- Superficie de la zone d'étude du projet* : 15,8 km2
- Nombre de municipalités dans la zone d'étude : 2
- Mises en service : 2014 (projet Témiscouata I) et 2015 (projet Témiscouata II)
- Projets réalisés dans le contexte d'appels d'offres d'Hydro-Québec, avec l'appui de la MRC (en partenariat, dans le cas de Témiscouata I) et des municipalités.
À titre comparatif, voici quelques données techniques communiquées par TES Canada, promoteur du Projet Mauricie, dans son avis de projet :
- Nombre d'éoliennes : 115 à 145
- Puissance par turbine : entre 5,56 et 7,2 mégawatts
- Puissance totale : 800 mégawatts
- Nombre de pales : 3
- Longueur des pales : 80 à 90 mètres
- Hauteur du moyeu du rotor : jusqu'à 120 mètres
- Hauteur totale maximale : 200 à 210 mètres
- Dimensions des fondations : environ 40 × 40 mètres (selon les propriétés géotechniques du site d'implantation; l'emprise temporaire au sol pour chaque éolienne sera plus importante lors de la construction)
- Emprise par éolienne en tenant compte des chemins d'accès et autres éléments du projet : environ 0,5 hectares
- Poids par éolienne : non spécifié
- Superficie de la zone d'étude du projet : 1 300 km2 (pour l'usine de production d'hydrogène, les éoliennes et le parc solaire)
- Nombre de municipalités dans la zone d'étude : 13 (pour l'éolien seulement)
- Mise en service projetée : 2028
Je n'ose imaginer l'impact visuel de ces géantes. La hauteur n'est pas une faute de frappe : 210 mètres (689 pieds). Elles seraient 60% plus hautes, rien de moins, que celles que j'ai photographiées ici et qui sont déjà très impressionnantes. Les éoliennes du Projet Mauricie dépasseraient confortablement la hauteur de la Place Ville-Marie à Montréal (188 mètres). Apparemment, il n'existe au Québec aucune éolienne approchant cette taille.
L'aire des fondations d'une seule éolienne serait de 1 600 m2 (17 222 pi2). Une superficie plus grande que l'épicerie Métro de Saint-Tite! Songeons maintenant à la profondeur de ces fondations, à la quantité de sol excavé et de matériaux requis, au poids de la construction. Et aussi à la superficie des aires de travail requises pour le transport et l'installation de pales deux fois plus grandes que celles du Témiscouata. Tout cela répété de 115 à 145 fois, pour autant d'éoliennes.
J'ai fait l'enregistrement sonore ci-joint sur le chemin d'accès, à peu près à mi-chemin entre deux éoliennes distantes d'environ 300 mètres (980 pieds) l'une de l'autre (environ aux coordonnées 47°37'47.1" N 69°6'38.2" O). Il y avait un bon vent, même au niveau du sol, mais l'écran antivent de mon microphone a plutôt bien fait son boulot. Mon enregistrement amateur ne rend pas avec la plus grande justesse l'environnement sonore réel. Il a relativement bien capté le frottement des pales dans l'air, mais moins bien restitué un vrombissement sourd, également très présent, qui est probablement d'origine mécanique (peut-être les rotors ou les moteurs des éoliennes). À l'oreille, ce bruit semblait plus diffus, de sorte qu'il était difficile de lui associer une source précise, au contraire du bruit aérodynamique. D'une éolienne à l'autre, le bruit aérodynamique paraissait toujours assez constant, mais le son à basse fréquence, lui, pouvait être plus ou moins présent.
Je sais, ce n'est pas une analyse très scientifique. Mais je n'ai jamais prétendu que ça le serait. J'ai seulement promis de communiquer mes impressions!
Microphone en main, j'ai ici fait le tour de l'éolienne en marchant sur son socle de béton. La machinerie qui se trouve à l'intérieur est très audible à travers les grilles de ventilation, mais ce bruit est assez circonscrit. Il disparaît dès qu'on s'éloigne de plus de quelques mètres de la structure, surtout qu'il est vite éclipsé par celui des pales qui fendent l'air. En pratique, personne ne se tient jamais aussi près d'une éolienne, sauf un travailleur… ou un curieux!
En pratique, je ne serais pas non plus porté à passer ma journée sous une éolienne. Il n'y a aucun risque de projection de glace en été, mais l'hiver, selon les conditions, ça peut être une autre histoire. C'est surtout que se poser là serait contraire à l'instinct. On a beau savoir que ça ne va pas se décrocher comme ça, voir au-dessus de sa tête cet immense truc qui bouge est vraiment impressionnant.
À 15 tours par minute, le bout d'une pale de 43,8 mètres file à presque 250 km/h. De loin, quand on regarde une pale prendre 4 secondes faire un tour complet, ça a l'air lent, mais la structure est si grande que l'on perd toute notion d'échelle; on ne mesure pas la distance réellement parcourue par le bout de la pale durant la rotation! De près, la perception est un peu moins faussée, mais je crois que c'est surtout le bruit aérodynamique qui transmet alors l'impression de vitesse.
Les jours précédents, j'étais au merveilleux parc national du Lac-Témiscouata. En cette fin de mai, les oiseaux chanteurs s'y faisaient aller à la journée longue : bruant à gorge blanche, grive fauve, grive solitaire, junco ardoisé, roitelet à couronne rubis, roitelet à couronne dorée, roselin pourpré, gros bec errant, merle d'Amérique, geai bleu, cardinal rouge, viréo à yeux rouges, viréo à tête bleue, paruline à gorge orangée, paruline à joues grises, paruline à tête cendrée, paruline couronnée, paruline obscure, paruline noir et blanc, paruline à collier, paruline tigrée, paruline à poitrine baie, paruline flamboyante, paruline bleue, paruline à croupion jaune. En fait, n'eûssent été leurs chants, je n'aurais jamais réalisé qu'on pouvait trouver dans un seul parc autant d'espèces de parulines!
À vol d'oiseau, le parc éolien se trouve à seulement 20 km du parc national, mais je n'y ai ni entendu, ni aperçu beaucoup d'oiseaux. Ma visite de quelques heures est un bien mince échantillon, mais la différence était remarquable. Sans doute la forêt était-elle déjà dégradée avant l'arrivée du parc éolien. Chose certaine, lorsque l'on tente de s'informer à propos de l'impact des éoliennes sur la faune ou l'humain, on trouve de tout. D'un côté des sources plutôt institutionnelles ou industrielles qui admettent parfois du bout des lèvres des effets très spécifiques et qualifiés d'indirects, ou qui disent les effets observés peu significatifs ou non attribuables hors de tout doute aux éoliennes. De l'autre côté, des sources plutôt environnementalistes ou militantes affirmant qu'au contraire, il y a des effets néfastes établis. Le niveau des connaissances scientifiques sur ces questions paraît terriblement insuffisant pour mesurer tous les risques de l'éolien. De plus, la diversité des espèces, des milieux et des contextes font que les résultats des études existantes ne sont pas systématiquement transférables.
Les scientifiques font ce qu'ils peuvent, alors quand une recherche indique ne pas avoir trouvé les preuves d'un effet néfaste spécifique concernant une question précise, les décideurs doivent cesser d'interpréter cette conclusion comme une preuve d'innocuité généralisée! Dans l'incapacité de bien évaluer les risques et donc de faire des choix éclairés, on devrait avoir la sagesse de pencher du côté de la prudence, pour ne pas mettre en péril plus d'êtres vivants.
Après tout, ce n'est pas comme si on avait la moindre étude démontrant que les gens ayant une éolienne dans leur cour ont une meilleure santé que les autres, que les oisillons deviennent habiles plus rapidement quand ils apprennent à voler dans les turbulences des pales d'éoliennes, ou que les ours vivent plus longtemps parce qu'ils développent des griffes plus fortes quand ils peuvent les tester sur les tours d'éoliennes!
Si on prend la question pointue de la mortalité des oiseaux et des chauves-souris entrant en collision avec les éoliennes, l'avis de projet de TES Canada indique qu'elle ferait l'inventaire des espèces, puis documenterait ses observations pendant l'exploitation. Bref, elle compterait les carcasses et on pourrait mesurer les pertes. Voilà qui ne paraît pas particulièrement susceptible de favoriser les espèces de chauve-souris qui sont déjà presque disparues de la Mauricie. L'avis mentionne aussi que « le suivi de la mortalité dans les parcs éoliens au Québec ne rapporte pas, à ce jour, des taux élevés de mortalité si on compare à d’autres infrastructures anthropiques en hauteur ». On sent bien que l'auteur marche sur des œufs. J'y vois un bel euphémisme qui signifie que l'éolienne tue à peu près au même niveau que d'autres structures similaires. Or c'est déjà beaucoup plus mortel que si la structure — ou plus exactement les 115 à 145 structures — n'existaient pas, n'est-ce pas? Un impact qui s'ajouterait à tous les risques que l'humain fait déjà courir aux animaux. L'avis omet bien sûr de rappeler que la taille des éoliennes projetées est sans précédent au Québec et que, par conséquent, aucune étude n'a pu être faite dans nos milieux pour des éoliennes comparables.
Commencez-vous à avoir une impression de déjà vu? Je vous avais prévenu·e·s : ces éoliennes sont toutes pareilles, et elles se multiplient!
À l'horizon, on aperçoit des éoliennes du vaste parc éolien Nicolas-Riou, distant de 50 km. Implanté dans un secteur bien moins habité que celui visé par le Projet Mauricie, il compte 65 éoliennes pour une puissance totale de 224,25 mégawatts. Avec des rotors à 110 mètres du sol et une hauteur maximale de 172 mètres (564 pieds), ces éoliennes sont des géantes, mais pas autant que celles proposées par TES Canada.
L'éolien marque de plus en plus nos paysages. À une certaine époque, on pouvait penser que l'énergie éolienne resterait toujours confinée aux régions reconnues pour leur vent. On passait à Cap-Chat, en Gaspésie, admirant avec curiosité les grands moulins jalonnant ses collines. On les trouvait grands même si, à l'exception d'une éolienne expérimentale, ils ne dépassent pas 79,1 mètres (260 pieds). Maintenant, pour le meilleur ou pour le pire, toutes les régions au sud du Saint-Laurent ont leurs parcs d'éoliennes : Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Bas-Saint-Laurent, Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec, Estrie, Montérégie. Du côté nord, on en trouve au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans Charlevoix.
Comme partout, il y a en Mauricie des journées plus venteuses que d'autres. Mais il ne m'a jamais semblé que la région se distinguait pour ses vents. Peut-être qu'avec des moulins géants de 200 mètres on peut aller chercher la petite brise, là-haut.
L'énergie éolienne est merveilleuse, renouvelable, parfaitement complémentaire à l'hydroélectricité, plus propre qu'à peu près tous les autres procédés de production d'électricité. Mais il faut admettre qu'une éolienne, ce n'est pas si bucolique, qu'il n'y a pas de production énergétique sans impact et que, comme dans tout grand projet industriel, il finit toujours par y avoir des discordances entre la vision idéale promise et celle finalement réalisée. La perturbation des milieux naturels, les larges chemins, les aires de travail, les équipements de transformation font penser au chamboulement qu'on voit autour des grands sites de production d'hydroélectricité; sans réservoir bien sûr, mais avec plus de bruit ambiant. Si les éoliennes ont une place, ça devrait être hors des milieux naturels riches, hors des terres agricoles, loin des communautés et des habitations. De plus, l'électricité et le soutien gouvernemental devraient être réservés à des fins bien plus pertinentes et utiles à la décarbonation de l'économie que ne l'est l'absurde production d'hydrogène.
Ressources suggérées :
Pétition : Opposition au projet de parc éolien et solaire de TES Canada dans les MRC de Mékinac et Des Chenaux et à toute forme de privatisation de l’électricité (Assemblée nationale du Québec; parrainée par le député Haroun Bouazzi; date limite pour signer : 9 août 2024)
Projet Mauricie (TES Canada)
Projet de construction d’une usine de fabrication d’hydrogène vert et de gaz naturel renouvelable (Registre des évaluations environnementales, Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs; voir notamment l'Avis de projet (44 pages) déposé par TES Canada en avril 2024)
Production d’hydrogène vert: Le projet de TES Canada durement critiqué (Hélène Baril, La Presse, 2024-04-12)
L’équilibre énergétique : Comprendre notre consommation d’énergie et agir pour durer (Pierre-Olivier Pineau, 2023; ISBN 978-2-924910-30-6)
Réflexion citoyenne sur le mégaprojet de TES Canada (opinion publiée dans Le Nouvelliste, 2024-05-09)
La planète brûle, mais leurs solutions ne sont pas les nôtres (opinion publiée dans Le Devoir, 2024-04-20)
Vivre avec des éoliennes (Matthieu Max-Gessler, Le Nouvelliste; Gilles Gagné, Le Soleil)
TES Canada : 93 % des éoliennes toujours en zone agricole (Union des producteurs agricoles, 2024-05-21)
Éoliennes: la MRC de Mékinac demande une études des impacts psychosociaux et immobiliers (Matthieu Max-Gessler, Le Nouvelliste, 2024-06-11)
Éoliennes et santé publique : mise à jour 2023 (Institut national de santé publique du Québec)
Étude sur le bruit des éoliennes et la santé : résumé des résultats (Santé Canada, 2014)
Syndrome éolien : dans le Tarn, un couple de riverains obtient indemnisation après procès (Franceinfo, 2021-06-11)
Parc éolien de Témiscouata : Étude d'impact sur l'environnement déposée au ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (Soumise au BAPE par Boralex, décembre 2011)
Notes :
Les coordonnées GPS ont été enregistrées à intervalle de temps automatique avec un téléphone intelligent et représentent ma position approximative au moment de prendre une photo. Certaines coordonnées se répètent car je pouvais capter plusieurs images à partir d'endroits différents pendant l'intervalle. J'ai vérifié les coordonnées sur une carte et je ne crois pas que les erreurs dépassent 100 mètres.
Si vous trouvez une inexactitude dans cet article, n'hésitez pas à m'en faire part via le lien de contact du pied de page.