Extrait d'un billet d'accès au parc historique de Sukhothai.

Sukhothai, fondée en 1240, fut autrefois la capitale du royaume Thaï, mais aujourd'hui elle est surtout reconnue pour ses trésors archéologiques.

Les ruines de l'ancienne cité attirent les foules, mais alors que les touristes se ruent en masse sur deux ou trois sites, on peut faire d'intéressantes découvertes en toute tranquillité dès qu'on sors de l'enceinte de la vieille ville.

Le vélo est le moyen idéal pour explorer les environs (d'ailleurs plusieurs boutiques en offrent en location). On trouve des dizaines de sites historiques importants sur une zone d'environ 25 km carrés, de quoi y passer plusieurs jours!

Wat Si Sawai.

Entre les vieilles pierres du Wat Si Sawai, un projecteur plutôt contemporain…

Ce chien errant passerait facilement pour une statue de pierre, au Wat Si Sawai.

Le soir, des milliers de bougies honorent les esprits des eaux pendant le festival de Loi Krathong.

Le lendemain du festival de Loi Krathong, et même pour les deux ou trois jours suivants, il vaut mieux éviter le parc historique de Sukhothai, ou du moins le centre de la ville fortifiée, parce que le secteur est alors jonché de détritus et qu'on s'y affaire à démanteler les nombreuses installations du festival…

Une petite inondation n'empêche pas les enfants d'aller à vélo à la salle de jeu vidéo du coin!

La saison des pluies est terminée, mais des digues ont cédé en amont de la rivière Yom, inondant la nouvelle ville de Sukhothai. Les ancêtres du 13e siècle avaient probablement compris quelque chose en bâtissant l'ancienne Sukhothai à une dizaine de kilomètres de la Yom.

Sans ce muret qui traverse la ville de Sukhothai pour contenir la rivière Yom, ce garçon aurait de l'eau jusqu'à la taille…

Les ruines du Wat Chedi Sung.

La mort du Bouddha, telle que représentée par des sculptures du Wat Thawet.

L'intéressant jardin de sculptures du Wat Thawet présente toutes les étapes de la vie du Bouddha.

Le Bouddha, maigri après un jeûne très sévère, un jour réalisa qu'il fallait rechercher l'équilibre, le juste milieu. Tout comme le musicien ne peut jouer si les cordes de son instrument sont trop lâches ou trop tendues, jamais on ne connaîtrait l'Illumination en s'imposant un régime trop sévère.

Une partie du jardin du Wat Thawet illustre une certaine conception de l'enfer bouddhique… Les individus violents ont les mains et les pieds disproportionnés, les menteurs ont une bouche minuscule, les tortionnaires d'animaux sont dotés de la tête de leurs victimes, les avares n'ont pas même de quoi se vêtir, les alcooliques sont forcés à boire leurs propres tripes…

Le chedi de style cinghalais du Wat Sa Si.

Le chedi du Wat Sarasac est orné de têtes d'éléphants en stuc.

Une ruine négligée de Sukhothai.

Une sculpture dont il ne reste que les pieds, au Wat Phra Phai Luang.

Wat Chang Lom.

Extrait sonore : L’atmosphère des lieux

La plupart des têtes d'éléphants qui ornent certains temples de Sukhothai sont des reconstitutions, puisqu'une grande partie des oeuvres originales avaient été détruites autrefois, lors d'une guerre contre les Birmans.

Les archéologues ont même reconstitué des chedis entiers à partir de tas de briques informes. On ne saura probablement jamais si toutes ces constructions sont parfaitement fidèles aux originales. De ces casse-têtes, il reste parfois des morceaux que personne n'a su où mettre…

Le Wat Si Chom, un site particulièrement prisé par les touristes.

Au Wat Si Chom, un bouddha de taille réduite reproduit fidèlement son imposant voisin, haut de 15 mètres.

Dans un secteur envahi par la végétation se dresse la pointe en forme de bouton de lotus du chedi du Wat Om Rop.

Extrait sonore : Papotage

L'un des prangs de style khmer du Wat Phra Phai Luang.

Détail du bouddha du Wat Saphan Hin, un monument haut de plus de 12 mètres qui domine les environs depuis le sommet d'une colline.

La silhouette d'un chedi (Wat Si Phichit Kirati Kanlayaram), situé au sud de la ville fortifiée.

Un chedi aux allures de pyramide (Wat Asokaram).

Les colonnes majestueuses du Ho Thewalai.

Le Wat Sa Si, au coucher du soleil.

Un four à poterie antique.

Tout près du secteur des fours à poterie, je réparais une crevaison quand sont passés deux chariots à boeufs, avec leurs grandes roues de bois. Pas de risque de crevaison pour eux!

Un bouddha du Wat Mahathat, le secteur le plus visité de Sukhothai pour ses centaines de monuments anciens.

J'ai failli ne pas aller au Wat Mahathat à cause de mon abhorration des sites trop visités, mais une fois au coeur des ruines, j'ai réalisé qu'il aurait été dommage d'être passé à côté d'un lieu aussi exceptionnel. Le site est heureusement assez vaste et les nombreux monuments ont pour effet d'isoler un peu chaque visiteur des autres. L'atmosphère y est donc paisible et laisse place à la contemplation.

Vaut mieux prendre son temps au Wat Mahathat. Chaque pas nous fait découvrir un petit quelque chose, un détail qui était caché l'instant d'avant, un angle qu'on n'avait pas encore aperçu. C'en est même étourdissant; attention à l'overdose de ruines!

Wat Mahathat.

Wat Mahathat.

Wat Mahathat.

Le parc historique de Sukhothai et la ville moderne de Sukhothai (où je séjournais) sont distants d'une douzaine de kilomètres et liés par une route principale très repoussante pour un cycliste… Plutôt que de faire l'aller-retour à chaque jour sur cette route, j'empruntais un petit chemin champêtre fort agréable, bordé de maisons familiales et de rizières (2 km après l'intersection avec la route 101, virer à droite, puis suivre plus ou moins la petite rivière).

Après quelques jours, des gens sur le trajet commençaient à me reconnaître et me saluer! Je savais même où m'attendre à ce qu'un chien se lance (encore) à ma poursuite en aboyant…

Des maisons aux esprits abandonnées sous un arbre sacré, près de Sukhothai. 

Les jolies petites maisons aux esprits ne sont jamais totalement abandonnées; afin de ne pas offusquer les esprits qui les habitent, on y dépose régulièrement des offrandes.

Sur la route 12 en direction de Tak.

Derrière une affiche publicitaire de la route 12.

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.