Nous et nos vélos pliants, au terminus de Sorel.

C'est le 5 juillet dernier qu'Isa et moi avons pris possession de nos vélos pliants. Depuis, nous avons pu les éprouver lors de quelques randonnées d'une journée, mais c'est seulement les 27 et 28 juillet dernier que nous avons pu faire un premier essai plus représentatif de notre prochain voyage au Viêtnam : deux jours à vélo comprenant un petit cocktail de transports et un bon poids en bagages. Les vélos seront-ils à la hauteur?

Notre plan :

  • À vélo, faire le trajet de la maison jusqu'au terminus de Longueuil.
  • Prendre l'autobus pour Sorel.
  • À vélo, rejoindre la rivière Saint-François en passant par Yamaska et Pierreville, puis remonter la rivière jusqu'à Drummondville par la rive est.
  • Camper près de Drummondville.
  • Au jour 2, redescendre une partie de la rivière Saint-François à vélo, cette fois par la rive ouest, puis bifurquer dans les chemins de campagne jusqu'à Yamaska, puis Sorel.
  • Rentrer à Longueuil par autobus.
  • Rentrer à la maison à vélo!

Même si le réseau cyclable montréalais est bien développé et que certaines pistes sont des plus agréables, en particulier celles qui bordent le fleuve, l'autobus nous permet de sortir plus rapidement de la ville. Il permet de profiter d'un week-end de vélo à la campagne sans « perdre » la moitié de chacune des deux précieuses journées à franchir les interminables zones urbaines et banlieusardes! De plus, le bus Longueuil-Sorel est l'un des moins coûteux (9,80$) pour s'approcher de la région du Centre-du-Québec.

Jour 1 : Montréal-Sorel-Drummondville

Après avoir emprunté les pistes cyclables du canal de Lachine et du pont Jacques-Cartier, nous arrivons à l'heure prévue au terminus de Longueuil en vue de prendre le premier bus de la journée en direction de Sorel. Nous n'avons cependant ni une idée claire du type d'autobus affecté au trajet, ni de la manière dont seront « traités » les vélos. La dame de la billetterie semble guère mieux informée; après consultation d'une collègue, elle nous annonce que nous pourrons monter dans l'autobus avec nos vélos « s'il y a de la place ». Rassurant!

Heureusement, il n'y a pas foule un samedi matin, 7h30. Une dizaine de personnes attendent sagement en file que l'autobus arrive, en observant attentivement nos opérations de pliage des vélos. Inutile pour nous d'attendre dans la file; avec nos bagages encombrants, nous ne ferions que bloquer tout le monde au moment de monter à bord. Parfaitement ponctuel, l'autobus arrive — un bus typique de transport urbain, sans soute à bagages ni support à vélos — et nous montons après les autres passagers. Au fond du bus, il y a un peu plus d'espace pour tout ranger, mais tout de même, l'allée est trop étroite pour y laisser les vélos sans bloquer le passage, et l'espace sous les sièges est insuffisant. Ainsi nous occupons 5 ou 6 sièges… Malgré tout, nous sommes en route pour Sorel, ouf!

Jusqu'à présent, notre premier essai d'un cocktail de transports semble concluant, et ceci grâce aux vélos pliants, puisque le transporteur ne nous a pas du tout donné l'impression d'être prêt à accueillir des vélos conventionnels!

Sur la piste cyclable La Sauvagine.

Malgré le poids des bagages concentré à l'arrière, la tenue de route des vélos s'avère exemplaire. Voilà qui est rassurant pour le reste du week-end!

Notre parcours à vélo débute par la piste cyclable La Sauvagine, qui passe à environ 300 mètres à l'ouest du terminus de Sorel, une piste paisible et au pavage impeccable. Si on se fie à son tracé parfaitement rectiligne, il s'agit sans doute d'une ancienne voie ferrée.

Après une dizaine de kilomètres nous atteignons l'extrémité est de la piste cyclable, qui rejoint la route 132, que nous empruntons jusqu'à Yamaska. L'accotement y est large, tout à fait adéquat pour un parcours sécuritaire à vélo. De Yamaska, nous empruntons le rang du Grand-Chenal vers le nord, puis le rang du Bois-de-Maska.

Halte pour cyclistes, près de Saint-François-du-Lac.

Nous comptions nous rendre à l'Île du Camp d’Amitié — d'où un petit traversier peut transporter les cyclistes jusqu'à Notre-Dame-de-Pierreville, sur l'autre rive de la rivière Saint-François — mais dans un élan de sagesse nous décidons de réserver ce détour de 30 kilomètres pour une autre fois… Nous bifurquons alors vers Saint-François-du-Lac et, de là, traversons la rivière au pont de Pierreville.

Détail de la façade de l’église de Pierreville.

Les routes de campagne du côté est de la rivière se sont avérées très agréables. Entre les villages de Pierreville et Saint-Joachim-de-Courval, nous n’avons croisé, au plus, qu’une douzaine de véhicules. Toutefois les points de vues sur la rivière Saint-François étaient rares.

Un grand chêne.

Le Canada et le Québec.

Au camping, Isa examine un plan de Drummondville.

Après 86 km de route, nous atteignons le Camping des Voltigeurs, près de Drummondville. Ah non, ici aussi on trouve encore des maudites douches à 25 sous!

Le centre-ville de Drummondville n’est qu’à 3,5 kilomètres du camping, alors après avoir monté la tente et nous être douchés nous profitons d’un bon resto-terrasse de la très animée rue Heriot.

Hélas, le phare avant et le feu arrière de l’un des vélos ne fonctionnent plus, tandis que le feu arrière de l’autre vélo est intermittent. Les deux vélos sont équipés d’une dynamo. Un examen visuel des contacts électriques ne montre rien d’anormal. Petite inquiétude sur la fiabilité du système…

Distance parcourue à vélo : 93 km. Distance parcourue en bus : environ 75 km.

Pause sur un rocher de la rivière Saint-François.

Jour 2 : Drummondville-Sorel-Montréal

Le matin, nous retournons à Drummondville après avoir levé le camp, cette fois pour déjeuner, et aussi pour rejoindre l’autre rive de la rivière Saint-François. Notre itinéraire nous amène maintenant sur la Route Verte (route 4), direction nord, à travers la superbe forêt Drummond et en passant par plusieurs beaux points de vue sur la rivière Saint-François.

Belvédère de la « pointe aux Indiens », un court détour de 1 km depuis la piste principale.

Un chemin forestier.

Un chevreuil dans une plantation de pins.

Un « kangou’reuil » en fuite!

Les granges et le champ de blé d’Inde.

Une allée d’arbres majestueux.

La grange et les Canadiens. Pas de doute, nous sommes au Québec!

Encore des granges. Que voulez-vous, j’adore les vieilles granges!

Je n’aime pas que les vieilles granges. J’aime aussi les décors saugrenus. Ici, le flamand rose ajoute la magie qui manquait!

Depuis la Route Verte 4, nous bifurquons vers l’ouest sur le 13e rang, en direction de Saint-Pie-de-Guire.

L’un des innombrables champs de blé d’Inde bordant notre itinéraire.

Les vélos sous la pluie.

De retour à Sorel, nous nous dirigeons rapidement vers le restaurant Saint-Hubert situé tout près du terminus d’autobus. Juste à temps pour nous abriter d’une pluie torrentielle!

Vers 20h30, nous montons dans le bus pour Longueuil. Au terminus de Sorel, les passagers sont encore moins nombreux que la veille, mais d’autres monteront en descendront en cours de route. En effet, comme à l’aller, le bus effectue quelques arrêts en chemin, notamment à Contrecoeur, Verchères et Varennes.

Arrivés à Longueuil, nous faisons le reste du trajet en nocturne, avec nos éclairages toujours déficients. Mais depuis la pointe de la Cité-du-Hâvre, nous admirons Montréal qui, elle, brille de tous ses feux. Ses lumières réfléchissent sur des nuages très bas qui taquinent la cime des gratte-ciel. Le ciel se dégage, la pluie a cessé juste avant notre arrivée!

Distance parcourue à vélo : 93 km. Distance parcourue en bus : environ 75 km.

Réparation

Concernant le problème d’éclairage : sur chacun des vélos, un fil s’est rompu au niveau de la tige du guidon et a requis une soudure! Les fils installés par Tern sont ridiculement minces et faibles, probablement trop faibles pour survivre aux chocs, aux vibrations et aux pliages répétés aux niveaux de la tige du guidon et du cadre. Peut-être devrions-nous les remplacer par de plus robustes…

Références

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.