Une étudiante s'avance sur le quai de Tha Rachini. Sur la rive ouest du Chao Phraya s'élève l'imposant Wat Kalayanimit.

L'ancrage des quais est prévu pour s'accomoder des variations importantes du niveau des eaux selon les saisons. Ainsi, quand le niveau monte, les quais flottent plus haut suivant les piliers d'acier plantés dans le lit du fleuve.

Le meilleur moyen d'échapper à la pollution, au bruit, aux bouchons et à la chaleur suffocante lors des déplacements, c'est le Chao Phraya, ce fleuve qui traverse Bangkok du nord au sud. Grâce aux services de transport fluviaux, dont le principal est le Chao Phraya River Express, on peut parcourir à prix très modique de grandes distances dans la ville, et cela, mine de rien, souvent plus rapidement que n'importe quelle moto-taxi téméraire! Dommage que toutes les destinations ne soient pas à proximité du fleuve!

Environ la moitié des quais du Chao Phraya River Express sont également desservis par un service de traversiers très pratique reliant la rive opposée.

Un pêcheur au travail dans le canal pollué qui borde le marché Thewet. À gauche, on peut aperçevoir un égoût qui s'y déverse…

La plupart des canaux de Bangkok — qui jadis se faisait appeler par les occidentaux « la Venise d'Asie » — ont été remblayés et remplacés par des rues et des boulevards. Les canaux qui subsistent sont extrêmement pollués.

Poissons gourmands, au Tha Thewet.

Au quai de Thewet, en attendant le passage de la navette fluviale, les voyageurs tuent le temps en nourrissant les poissons. Très voraces, ces derniers se précipitent par centaines sur quelques bouts de pain, formant un grand tourbillon de nageoires effilées et de mâchoires bien dentées!

Embarquement au Tha Thewet.

En construction, le pont Rama VIII s'étire audacieusement au-dessus du Chao Phraya. [L'ouvrage a été complété en septembre 2002]

Des embarcations sont amarrées sous le pont Phra Pin Klao.

Bateau-bus sur le canal Saen Saep.

Le canal Saen Saep, qui traverse Bangkok d'est en ouest, est sillonné par des bateaux-bus conduits par des pilotes hardis, qui se faufilent adroitement entre les obstacles sans ralentir. Les contrôleurs de tickets, qui se déplacent sur les parapets de ces embarcations, doivent s'accroupir lors de passages sous les ponts (qui sont généralement très bas) et portent le casque au cas où ils oublieraient de le faire!

Les toiles courant sur les flancs protègent partiellement les passagers contre les fréquentes éclaboussures d'eau nauséabonde.

Bateau-bus sur le canal Saen Saep.

Un bateau « à longue queue » glisse sous le pont Phra Pok Klao.

L'un des nombreux traversiers liant les deux rives du Chao Phraya.

L'un des bateaux du service de transport Chao Phraya River Express.

Le poste de pilotage de l'un des bateaux du Chao Phraya River Express.

À bord du Chao Phraya River Express. Mais gare aux heures de pointe, car il est alors impossible de trouver un siège libre!

Une contrôleuse de tickets dans un moment de tranquillité, sur le Chao Phraya River Express.

Souvent, lorsque peu de passagers doivent transborder, on ne prend pas même la peine d'amarrer!

Extrait sonore : Accostage

Les longues et étroites embarcations du Chao Phraya River Express ne paraissent pas des plus simples à manoeuvrer. Pour assister le pilote assis dans le nez du bateau, l'homme chargé des amarres, à l'arrière, utilise un puissant sifflet grâce auquel il donne des signaux sur les manoeuvres à effectuer pour accoster la plateforme de transbordement vis-à-vis le quai. Les passagers debouts n'ont qu'à bien se tenir, car l'accostage ne se fait pas toujours en douceur!

Une fois la manoeuvre complétée, pendant que le pilote fait tourner les moteurs de manière à maintenir le bateau en place, les passagers n'ont que quelques secondes pour embarquer ou débarquer sur le quai flottant balotté par les vagues, suite à quoi un dernier signal du sifflet indiquera « plein gaz! » dès que les amarres auront été levées. Puisque l'embarcation rebondit toujours une fois ou deux sur les pneus devant amortir le choc de l'accostage, il vaut mieux attendre un bref instant avant de transborder, sinon l'insouciant trop pressé pourrait être surpris de voir le fleuve apparaître sous ses pieds!

Lorsque le Chao Phraya River Express est coiffé d'un drapeau orange et rouge, il s'agit d'une navette plus rapide, qui ne s'arrête pas à tous les quais.

À bord du Chao Phraya River Express.

Accostage.

En passant sous le pont Phra Pok Klao, on aperçoit déjà le pont du Memorial.

Un contrôleur de tickets du Chao Phraya River Express.

Le sillon d'un bateau du Chao Phraya River Express.

Un petit bateau-taxi file à toute vitesse sur les eaux du Chao Phraya.

Des embarcations effilées sont amarrées au quai de Nonthaburi.

À bord du Chao Phraya River Express, des jeunes moines novices regardent défiler le paysage riverain.

À propos des auteurs

De plus en plus, je m'intéresse aux lieux plus qu'aux paysages. Au-delà de l'attrait esthétique, ce sont les usages évidents ou cachés des lieux, leurs histoires passées ou futures, qui susciteront mon intérêt. Cette étincelle m'est indispensable et explique probablement pourquoi je pratique relativement peu la photographie au quotidien. L'étincelle ne peut s'allumer que lorsque je mets tout le reste de côté pour m'abandonner à la photo, en me laissant porter par le moment présent.

J'ai mille projets photographiques en tête, mais je ne les réalise jamais car une fois le repérage et la réflexion faits, une partie de la motivation est déjà consommée. Je préfère la démarche plus spontanée, où je passe en «mode photo» et me laisse inspirer par ce que je découvre. Ainsi, s'il émerge parfois des ensembles cohérents parmi mes images, ceux-ci s'avèrent le plus souvent accidentels! Je n'ai rien contre l'approche calculée, au contraire j'admire ceux qui la pratiquent, mais ça ne marche pas pour moi, peut-être parce que je dois déjà faire amplement preuve de discipline et de patience dans les sphères professionnelles de ma vie. J'exige de la photographie qu'elle me fasse rompre avec mon quotidien.